Pourquoi le traitement peut-il être important pour moi ?
Que vous soyez séropositif/ve ou séronégatif/ve, les traitements peuvent vous concerner car il existe des traitements adaptés à chaque situation pour lutter contre le VIH/sida.
Pour une personne séropositive : le Traitement comme Prévention (dit « TasP »).
Il est vivement conseillé à toute personne diagnostiquée séropositive de demander un suivi médical afin de recevoir un traitement antirétroviral (contre le VIH). Le traitement permet de maintenir le système immunitaire en bonne santé. Il permet aussi de réduire les risques de coïnfections ou de complications associées au VIH. Ainsi, le traitement permet aux personnes séropositives de vivre mieux et plus longtemps. De plus, lorsqu’une personne séropositive est mise sous traitement, sa charge virale (la quantité de virus présente dans le sang et les sécrétions sexuelles) peut diminuer fortement et devenir indétectable. Cela signifie qu’il n’y a presque plus de virus dans l’organisme de la personne. Dans ce cas, le risque que cette personne transmette le VIH est réduit presque à néant, comme l’ont démontré plusieurs études. Toutefois, même avec une charge virale indétectable, le risque zéro n’existe pas car le VIH est toujours présent dans le corps.
Pourquoi est-ce qu’une personne séropositive est très contaminante juste après avoir été infectée par le VIH (période de séroconversion) ?
Plus la charge virale est élevée, plus le VIH peut être transmis et, vice versa, plus la charge virale est faible (idéalement indétectable), moins il y a de chance de transmettre le VIH. Or, dans les semaines qui suivent l’infection par le VIH (période de séroconversion), la charge virale de la personne séropositive est très élevée. Cela augmente considérablement le risque de transmission du VIH. Le VIH est ainsi beaucoup plus susceptible d’être transmis par des personnes qui ne savent pas qu’elles ont été infectées, généralement très peu de temps après que le virus est entré dans leur corps. C’est pourquoi il est si important de faire un dépistage quand on a pris un risque. On peut ainsi
Vous êtes séropositif/ve ou séronégatif/ve et en couple sérodifférent, et vous souhaitez arrêter le préservatif ?
Parlez-en en premier lieu avec votre partenaire. Si vous êtes tous les deux d’accord, des médecins peuvent vous aider à mettre ce processus en place.
L’abandon du préservatif lors de relations sexuelles peut être envisagé, si et seulement si les conditions suivantes sont remplies de manière stricte :
- la personne séropositive a une charge virale indétectable depuis 6 mois minimum ;
- elle n’a pas d’autre IST ;
- elle prend correctement et régulièrement son traitement dans le cadre d’un suivi médical rigoureux.
Vous pensez être dans ce cas ? Avant d’abandonner éventuellement le préservatif, parlez-en avec un médecin spécialisé ou une association de prévention du sida, ainsi, qu’avec votre partenaire séronégatif/ve.
Ceci est vrai pour le VIH, pas pour les autres IST. Le préservatif reste important !
Pour une personne séronégative, juste après une prise de risque : le Traitement Post-Exposition (dit « TPE ») à prendre dans les premières heures (maximum 72h)
Ce traitement d’urgence peut réduire fortement le risque de transmission du VIH mais il est assez lourd et souvent assorti d’effets secondaires. Il doit être entamé au plus tard dans les 72h qui suivent la prise de risque, et se prolonge durant un mois. Mais plus vite on le prend, plus son efficacité augmente. Le TPE est gratuit mais reste un traitement exceptionnel : c’est le médecin du Centre de référence sida (en journée) ou du Service des urgences qui évaluera si oui ou non, le TPE est indiqué, en fonction de l’importance du risque pris. Il est conseillé de venir avec son/sa partenaire.
Pour les femmes séropositives désireuses d’avoir un enfant
La prise du traitement de manière régulière et suivie par la mère lors de la grossesse et de l’accouchement, ainsi que par le nouveau-né pendant ses 6 premiers mois de vie, permet de réduire la transmission de la mère à l’enfant avec 99% d’efficacité. Si vous êtes un homme séropositif, il est aussi possble d’avoir des enfants séronégatifs. Parlez-en à votre médecin spécialiste.
Pour les personnes séronégatives très fortement exposées à un risque d’infection au VIH : la Prophylaxie Pré-Exposition (dit « PreP »).
Ce traitement préventif consiste à proposer à des personnes séronégatives de prendre des médicaments avant et après avoir eu des relations sexuelles dans le but de diminuer le risque d’infection par le VIH. La Prep s’adresse à des personnes particulièrement exposées au risque d’infection au VIH.
Cette stratégie semble démontrer une certaine efficacité mais est toujours à l’état de recherche et n’est donc pas encore disponible en Belgique. Si toutefois vous envisagez d’utiliser la Prep, renseignez-vous auprès d’un médecin spécialiste. Ce traitement peut en effet avoir des effets secondaires, ou créer des résistances en cas de séroconversion (en cas d’infection au VIH).
Et pour les autres IST ? Les traitements sont-ils efficaces ?
Oui, la plupart des IST se soignent bien ! Mais comme pour le VIH, un dépistage régulier est conseillé car bien souvent, les IST ne se remarquent pas. De plus, une IST peut en cacher une autre et on peut donc être infecté par plusieurs IST en même temps. Conclusion : au plus tôt vous vous faites dépister, au plus vite, vous pourrez recevoir les traitements adéquats. Et bonne nouvelle : pour la grande majorité des IST, ces traitements assurent une guérison.
Plus d’informations sur les IST : www.preventionist.org
La charge virale, c’est quoi ?
La charge virale désigne la quantité de virus présente dans le sang et les sécrétions sexuelles. Pourquoi est-ce primordial de la réduire ? D’une part, pour rester en meilleure santé et garder une meilleure qualité de vie. D’autre part, pour réduire le risque de transmission du VIH. Car plus la charge virale est faible, moins on est contaminant(e), et vice versa !
La charge virale est dite indétectable lorsqu’elle est tellement réduite qu’on n’arrive plus à détecter le VIH dans le sang. La personne reste toutefois séropositive. C’est en ayant un suivi médical régulier et en prenant bien son traitement selon la prescription du médecin que les personnes vivant avec le VIH peuvent atteindre une charge virale indétectable.
Lorsque la charge virale est indétectable, le risque de transmission du virus est presque inexistant !
Quatre réalités sur les traitements
Moins d’effets secondaires qu’auparavant
L’évolution récente des traitements a permis d’améliorer nettement la tolérance aux traitements. Néanmoins, comme tous les autres médicaments, les médicaments anti-VIH peuvent parfois provoquer des effets secondaires. Souvent, ces effets secondaires se produisent au cours des premières semaines de traitement et disparaissent spontanément. Le médecin spécialiste peut prescrire des médicaments pour aider à supporter cette période initiale. Les effets secondaires les plus souvent rapportés sont : des maux de tête, des nausées, des diarrhées et de la fatigue.
Moins de pilules qu’auparavant
Les traitements sont plus faciles à prendre qu’auparavant. Aujourd’hui, les traitements contre le VIH se limitent à prendre quelques comprimés une fois ou deux fois par jour. Certaines personnes prennent même un seul comprimé une fois par jour.
Une charge virale indétectable ne veut pas dire qu’on n’est plus porteur(euse) du VIH
Avoir une charge virale indétectable, cela signifie que le VIH a été réduit à un niveau très faible qui ne peut être détectés par des tests sanguins de laboratoires spécialisés. Avoir une charge virale indétectable comporte de nombreux avantages pour la santé et permet de réduire presque à néant le risque de transmission du VIH. Mais la personne qui a une charge virale indétectable reste séropositive et donc porteuse du VIH.
Les traitements anti VIH sont pris en charge par la mutuelle.
La thérapie anti-VIH est entièrement prise en charge par les mutuelles, moyennant l’accord préalable du médecin conseil. C’est le médecin spécialiste qui en fait directement la demande. Néanmoins, une partie des frais des différentes consultations médicales et examens restent à charge du/de la patient(e) vivant avec le VIH (ticket modérateur variable selon le statut mutuelliste du/de la patient(e)). L’assistant(e) social du Centre de référence sida ou de la mutuelle est à disposition pour plus de renseignements à ce sujet.
Il est possible que le(la) patient(e) doive également prendre d’autres médicaments en fonction de son état de santé. Ceux-ci seront pris en charge soit totalement (médicaments contre le diabète, contre la tuberculose…) soit partiellement (médicaments contre le cholestérol…) par la mutuelle.
Vivre avec le VIH
Vous avez appris, il y a peu de temps ou peut-être plus, que vous êtes séropositif/ve. Peut-être vous attendiez-vous un peu à ce résultat, peut-être pas du tout. Vous avez sans doute ressenti un choc à cette annonce, et une foule de questions vous sont venues.
Nous vous invitons à consulter (ou commander gratuitement) notre brochure « Vivre avec ». Celle-ci a pour but de répondre à certaines de ces questions, et en abordant différents aspects, de vous aider petit à petit à apprivoiser votre nouvelle situation.
Consultez la brochure «Vivre avec le VIH»
Les avancées médicales ont été extrêmement importantes ces dernières années, tant au niveau des traitements qu’au niveau des stratégies de prévention. Avec des effets concrèts. Le sida, aujourd’hui, est considéré comme une maladie chronique, avec laquelle on peut vivre de très nombreuses années, pour autant que l’on prenne correctement son traitement. Ensuite, même si le préservatif reste essentiel, il est clairement établi, aujourd’hui, que sous certaines conditions, le traitement antirétroviral réduit très fortement le risque de transmission du VIH. Il est donc essentiel d’actualiser ses connaissances et de se tenir informé/e régulièrement.
Cette brochure peut également vous aider à rencontrer les personnes qui, tout au long de votre parcours, pourront vous accompagner, vous informer, vous orienter et vous aider à prendre le mieux possible soin de vous. Elle peut être aussi un outil précieux pour vos proches et, au-delà, pour tous ceux qui souhaitent s’informer sur les réalités de l’épidémie. Elle leur permettra peut-être de mieux comprendre votre situation et les difficultés que vous pouvez rencontrer au quotidien.
Il existe une deuxième brochure intitulée « Faire valoir ses droits » qui aborde les questions juridiques, les questions relatives au travail, au logement, aux assurances, ….
Consultez la brochure «Faire valoir ses droits»
Des informations sur le thème « Travail et VIH » sont également disponibles.